Sélectionner une page

Lorsqu’on parle d’hygiène naturelle infantile, plusieurs personnes pensent aux anciennes techniques d’apprentissage précoce de la propreté. Moi-même, je dis souvent que l’HNI est une méthode douce et progressive d’éducation à la propreté, qui peut être pratiquée dès la naissance.

Pourtant, l’hygiène naturelle infantile diffère en plusieurs points de l’apprentissage de la propreté, autant des vieilles méthodes coercitives que des techniques actuelles beaucoup plus bienveillantes (comme celle que j’enseigne!).

Mon fils sur le pot à 8 mois puis 14 mois. C’est possible à tous les âges!

À proprement parler, l’HNI n’est pas une « méthode ». Il s’agit plutôt d’une approche alternative pour gérer le besoin d’hygiène des bébés, sans avoir recours au port de couches en tout temps.

Comme nous allons le voir, l’HNI permet de familiariser les bébés de 0-18 mois avec le petit pot. C’est une approche adaptée aux capacités et au développement des enfants de moins de 18 mois.

Pour les enfants âgés de plus d’un an et demi, on parle généralement d’éducation à la propreté. L’apprentissage de la propreté vise aussi à enseigner à notre enfant à faire ses besoins au bon endroit, soit le pot ou la toilette.

C’est cependant une méthode plus directe, quoi que non-coercitive, qui est adaptée à la psychologie et aux capacités des enfants de 18 mois et plus.

Ainsi, l’HNI et la propreté ont beaucoup de points en commun, mais elles ont aussi des différences fondamentales. C’est ce que nous allons voir ensemble à l’instant!

1. Temps plein vs. Temps partiel

Si pratiquer l’HNI parait irréaliste pour beaucoup de parents, c’est parce qu’ils s’imaginent qu’il faut le faire à temps plein, que les familles HNI passent tout leur temps à amener bébé au pot.

Je vous rassure! L’hygiène naturelle infantile peut être pratiquée à temps plein si on le souhaite, mais aussi à temps partiel ou de manière occasionnelle.

L’HNI à temps partiel peut ressembler à offrir le pot le matin seulement au réveil et le soir avant le bain. C’est un exemple de rythme qui convient très bien aux parents qui travaillent et dont les enfants vont à la garderie.

Ou encore, on amène bébé au pot quand il se réveille le matin et après la sieste et aussi après les repas. Ce sont des moments où les bébés ont souvent besoin de faire pipi et caca.

Certains parents connaissent l’hygiène naturelle infantile, mais font le choix de ne pas intégrer cette pratique à leur routine quotidienne. Il leur arrive cependant – à l’occasion! – d’amener leur bébé au petit pot quand le moment s’y prête bien ou qu’ils détectent un signal d’envie.

Pour connaître d’autres moments-clés pour offrir le pot à ton bébé, consulte mon Guide du débutant.

Pour apprendre à décoder tous les signaux que ton bébé t’envoie, suis mon cours en ligne Introduction à l’hygiène naturelle infantile.

Pour ce qui est de l’éducation à la propreté, il est préférable de travailler à temps plein sur cette grande étape du développement des enfants. En effet, à cet âge, les enfants ont besoin de directives nettes, que nos attentes envers eux soient claires.

La méthode d’éducation à la propreté que j’enseigne propose de faire une coupure radicale au moment de débuter l’apprentissage de l’utilisation du petit pot. Pour les enfants de cet âge, utiliser le pot « des fois, mais pas tout le temps », c’est plus mélangeant qu’autre chose.

Comme l’atteinte de la propreté demande beaucoup de pratique et de répétition (c’est comme ça qu’ils apprennent!), il faut saisir toutes les opportunités que nous avons d’amener notre enfant au pot et, conséquemment, faire l’apprentissage de la propreté 100% du temps quand bambino est réveillé.

Pour la nuit et les siestes, c’est autre chose. C’est un sujet que j’aborde en détails dans mon cours en ligne Accompagner l’apprentissage de la propreté.

2. La question des couches

L’HNI est une alternative à l’utilisation exclusive de couches pour gérer le besoin d’hygiène du bébé. Cela ne signifie pas qu’on doit s’en passer complètement!

C’est pourquoi je n’aime pas tellement l’appellation « bébé sans couche »… ça ne correspond tout simplement pas à la réalité de la majorité des familles HNI. La plupart des parents qui font l’HNI continuent de mettre des couches, jetables ou lavables, à leur bébé.

Ainsi, on peut pratiquer l’hygiène naturelle infantile avec des couches ou sans couche. Dans les deux cas, les parents utilisent aussi généralement différents types de protections (simple lange avec snappi ou ceinture à couche, piqués de laine, couches prépliées) avec des vêtements adaptés (pantalons fendus, jambières, culottes d’entrainement).

Tandis que lorsqu’on commence l’apprentissage de la propreté, on dit adieu aux couches. Pour de bon.

C’est encore ici une question de clarté dans nos attentes, mais aussi pour faciliter le processus pour notre enfant. Il sera très difficile pour votre enfant d’utiliser le pot s’il continue de porter des couches, puisqu’il maintient son ancienne habitude alors qu’on tente d’en implanter une nouvelle.

Les couches nuisent à l’autonomie de l’enfant dans l’utilisation du pot, puisqu’il a souvent besoin de l’aide d’un adulte pour les mettre et les enlever. Par opposition, un enfant nu fesses peut facilement s’asseoir sur le pot sans avoir à manipuler de vêtements. Le commando et les culottes d’entrainement sont conseillées par la suite seulement.

Pour les parents qui souhaitent faire une entrée progressive en la matière, il est possible de faire une période d’adaptation où l’on commence l’utilisation du pot à temps partiel, comme je l’explique dans mon cours en ligne Accompagner l’apprentissage de la propreté.

Cette période doit idéalement se limiter à 2-3 semaines, le temps de donner confiance au parent et à l’enfant. Si on allonge la sauce, cela entraine des risques de confusion chez l’enfant sur ce en quoi consiste vraiment l’apprentissage de la propreté.

3. Le taux de réussite

Ce que j’entends par le taux de réussite, c’est la quantité de pipis et cacas qui se retrouvent dans le pot ou la toilette versus ceux qu’on manque.

En hygiène naturelle infantile, il faut absolument éviter de faire ce genre de décompte qui a habituellement pour effet de mettre de la pression sur le parent et le bébé pour « réussir » l’HNI.

L’HNI, ce n’est pas une course, ce n’est pas un concours. Cela ne sert à rien de se comparer aux autres ou de suivre au pipi près l’évolution de la pratique avec notre bébé.

Oui, on peut toujours chercher à faire mieux. Oui, on peut corriger la situation si on sent que notre pratique se détériore. (D’ailleurs, ça s’appelle une pause ou une régression du pot et c’est super normal quand les bébés grandissent. Beaucoup de parents prennent des consultations avec moi lorsqu’ils font face à ce genre de situation.)

Mais il ne faut surtout pas se stresser à vouloir attraper tous, tous, tous les pipis et cacas de notre bébé. Même quand on pratique l’HNI 100% du temps, ça ne veut pas dire qu’on aura 100% des besoins dans le petit pot.

Lorsqu’on débute l’éducation à la propreté, c’est impensable d’avoir un score parfait dès les premiers jours, mais c’est quand même ce qu’il faut viser dès le commencement.

Comme je l’ai dit, l’apprentissage de la propreté, c’est le commencement d’une nouvelle étape. On dit adieu aux couches, on veut utiliser le petit pot tout le temps, avoir tous les pipis et tous les cacas dans le pot.

Un enfant qui réussit à utiliser le pot des fois seulement, quand ça lui tente seulement, à la maison seulement… on ne peut pas vraiment dire qu’il est propre, n’est-ce pas?

Bien sûr qu’il y a les accidents, ils sont même bénéfiques et font partie de l’apprentissage, comme je l’explique aussi dans mon cours. Reste qu’il faut viser, à moyen terme, que tous les pipis et tous les cacas aillent dans le pot.

L’éducation à la propreté n’a pas besoin de s’étirer sur des mois, mais si on commence avec cette idée en tête et qu’on agit en ce sens… c’est malheureusement ce qui risque d’arriver.

Communication vs. Complétion

Si on peut pratiquer l’hygiène naturelle infantile pendant plus d’un an sans viser d’attraper 100% des besoins de bébé dans le pot ou la toilette, c’est parce que le but de cette approche est la communication.

Le but de l’HNI, ce n’est pas d’avoir un bébé propre en quelques semaines, ni même en quelques mois. Le plaisir de l’HNI, ce n’est pas de bien le faire.

Non.

Le but de l’HNI, c’est de mieux comprendre notre bébé et de répondre pleinement à son besoin d’hygiène. En pratiquant l’HNI, nous souhaitons nous rapprocher de notre bébé et lui offrir davantage de confort, en restant propre et au sec plus souvent, plus longtemps.

L’HNI nous permet d’apprendre à notre bébé à mieux comprendre ses fonctions corporelles, à les contrôler et à signaler son envie. Les bébés HNI acquièrent plus tôt une familiarité et une autonomie dans l’utilisation du petit pot et de la toilette.

L’HNI, c’est un cadeau qu’on se fait à notre bébé et nous. On se donne les clés d’une meilleure communication, dès la naissance si on le souhaite. Je trouve que le terme anglais Elimination Communication traduit très bien cet objectif central de l’hygiène naturelle infantile (beaucoup mieux que « bébé sans couche »!).

L’apprentissage de la propreté vise autre chose. C’est une grande étape du développement. C’est aussi un passage obligé pour les parents.

Contrairement à l’HNI qui est facultative et que les parents font souvent pour le plaisir, on fait l’éducation à la propreté parce qu’on est rendu là! Ce qui n’enlève rien à ce processus qui, bien qu’exigeant, est très libérateur.

En apprentissage de la propreté, il faut viser les résultats. Il faut viser la complétion du processus. Sinon, on augmente drastiquement nos chances d’avoir des résultats insatisfaisants et d’abandonner en chemin.

Je ne connais aucun parent qui fait l’éducation à la propreté « juste pour le fun ». Si on le fait, c’est parce qu’on veut que ça marche. Et une partie de notre succès sera attribuable à notre attitude et notre détermination dès le début.

En bref

Il y a beaucoup de points communs entre l’hygiène naturelle infantile et l’apprentissage de la propreté. Comme l’HNI est marginale dans nos sociétés, il est normal de confondre les deux!

Pourtant, nous venons de voir ensemble 4 différences fondamentales entre l’HNI et la propreté.

  1. On peut faire l’HNI à temps partiel. La propreté doit être à temps plein.
  2. On peut faire l’HNI avec des couches. La propreté, c’est dire adieu aux couches.
  3. Avec l’HNI, on essaie d’attraper quelques pipis et cacas dans le pot. Avec la propreté, on veut que tous les pipis et cacas soient dans la toilette ou le petit pot.
  4. Le but de l’HNI est la communication. Pour la propreté, c’est la complétion.

Maintenant, à toi de voir l’approche qui convient le mieux pour ton enfant, selon son développement et tes objectifs. Les âges indiqués dans cet article demeurent des suggestions. Il y a des parents qui pratiquent l’HNI jusqu’à 2 ans et d’autres qui ont du succès avec la propreté dès 16 mois!

Tu aimerais apprendre comme faire l’hygiène naturelle infantile ET l’éducation à la propreté? Achète mes deux cours en ligne pour un prix avantageux

Pour recevoir de l’info pertinente sur l’HNI et la propreté directement dans ta boite de courriels, abonne-toi à mon infolettre

Processing…
Success! You're on the list.