Cet article est une combinaison de plusieurs publications Facebook datant de l’été passé, alors que ma famille a passé six semaines en Allemagne.
Dans cet article
Le grand départ : Le petit pot s’envole pour l’Allemagne!
31 juillet 2018. Notre petite famille part faire un grand voyage de six semaines en Bavière. Mes publications seront moins fréquentes, mais j’ai bien l’intention de continuer de vous partager mes trucs en HNI, mes astuces zéro déchet et quelques anecdotes de voyage.
Mise en contexte : la pause du pot
7 août 2018. J’aimerais pouvoir vous raconter à quel point l’HNI (pour en savoir plus sur l’hygiène naturelle infantile, cliquez ici) se passe bien pour nous en voyage… Mais c’est plutôt l’inverse qui nous arrive.
Deux semaines après notre arrivée à Québec en juin, alors qu’Élie avait passé quelques journées entières au sec, il a commencé à refusé d’utiliser le pot. De plus en plus.
Il a recommencé à faire caca dans ses couches. Il ne veut plus du tout utiliser le pot, la toilette, être pris en position classique, etc. Même au réveil, même quand il commence à forcer, même quand je sais qu’il a besoin.
C’est décourageant et très difficile pour moi de vivre ça alors qu’il était si proche de la propreté! Je sais qu’on lui en demande beaucoup par contre. Tellement de déplacements, de changements dans sa petite vie.
Alors j’ai décidé de le remettre en couches et en culottes imperméables. Sur la photo vous le voyez au bord de l’Isar à Munich, dans sa culotte Mme & Co.
Elles sont ajustables avec des snaps et assez absorbante pour deux pipis. Je peux donc les mettre dans avoir peur qu’il soit tout mouillé rapidement. En même temps j’aime mieux ça que des couches jetables, puisqu’il conserve une sensation de ses besoins. C’est aussi plus pratique que des couches normales, avec un toddler de plus en plus difficile à tenir en place!
Bref, pour l’instant je pense laisser les choses aller un peu. Quand nous serons de retour à la maison cet automne, je ferai l’éducation à la propreté.
Chronique de voyage : J’adore les parcs allemands
15 août 2018. Je passe beaucoup de temps à parcourir Munich à la recherche de parcs et terrains de jeux. Heureusement, j’en trouve souvent, un peu partout. Et ils sont hots.
En quoi les parcs allemands diffèrent des nôtres? D’abord ils sont beaux. Généralement en bois et en métal plutôt qu’en plastique multicolore. Ils sont intégrés a l’espace, dans un grand parc, à coté d’un café, d’une brasserie ou d’un espace public. Les parents peuvent s’assoir, boire quelque chose, lire un peu.
Ensuite, les enfant y jouent librement. Les parents ne sont pas après eux. Ça a du positif et du négatif, mais au final je pense qu’ils s’amusent plus. Les jeux aussi sont plus libres, les structures laissent place à l’imagination et au risque. Le module ne dit pas a l’enfant comment l’utiliser, il n’y a pas de fonction prédéfinie.
Dans un parc du coin, il y a une immense structure de troncs de bois assemblés à angles différents. Les enfants grimpent et imaginent ce qu’il veulent. On sent que les parcs imitent la nature et je pense que c’est beaucoup plus agréable pour les petits.
Et voyez cette glissade de trois mètres! Oserions-nous avoir ça au Québec? J’en ai pourtant vu plusieurs ici. Juste à côté il y avait des structures d’escalade, des pentes à pic, etc. Les parents laissent les enfants prendre des risques et je crois que les jeunes aiment beaucoup ça, qu’ils en ont besoin.
Il y a toujours de l’eau et du sable, tout le monde est nu pieds, parents comme enfants. Les petits finissent toujours sales après le jeu. Personne ne semble en faire un drame.
Bref, c’est très inspirant et ressourçant d’être ici. Ça me fait un peu penser a Bringing up Bébé de Pamela Druckerman, cette manière décontractée et instinctive de s’occuper des enfants. Un excellent livre en passant!
Vous voyez mon petit loup dans le bas de la photo à gauche, moi je bois mon Kaffee und Bretze tranquillement. Ça paraît pas sur la photo, mais il aime tellement être avec d’autres enfants. Même s’il comprend rien de ce qu’ils disent!
Quand je vois comment il s’amuse dès qu’il y a d’autres enfants dans la pièce, je me demande si je fais la bonne chose de le garder avec moi. Pour l’instant, il est encore seul à la maison et j’ai l’impression que ça lui manque des fois la compagnie d’autres enfants… Est-ce que je suis la seule à avoir ces réflexions?
Première considération : l’espace
19 août 2018. “Je ne peux pas amener de couches lavables en voyage, je n’ai pas assez d’espace dans ma valise!”
Peut-être avez-vous déjà une telle pensée, c’est moi-même ce que je me disais avant de partir. Prendre l’avion implique maintenant d’avoir à compacter nos bagages au maximum, ce qui n’est déjà pas facile quand on voyage avec un bébé. Surtout si on voyage avec un low-cost qui ne comprend pas de bagage en soute, c’est fini!
Mais les couches jetables sont-elles vraiment plus compactes que les couches lavables? Ce n’est pas sur! Si on pouvait les acheter en paquet de 10-15, ce serait pas mal, mais les paquets commencent généralement à 30-35 couches (pour du taille 3-4 dans notre cas). Si on reste sur place, ce n’est pas un problème (mais dans ce cas, on peut bien traîner nos lavables aussi!). Tandis que si on se promène entre différents lieux, c’est plus compliqué.
L’important, c’est de bien choisir ce qu’on amène. D’abord, on amène MOINS de couches, quitte à les laver plus souvent. Je sais, on ne veut pas passer notre voyage à laver des couches, mais si vous en utilisez déjà, vous savez très bien que ce n’est pas si long et compliqué que ça! Et ensuite il faut choisir les couches les plus compactes qui existent, soit les systèmes de tout-en-deux avec langes et couvre-couches.
Je suis déjà fan des TE2 alors ce n’était pas difficile pour moi. Pour ceux qui ne sont pas familiers, dans les systèmes de TE2 la partie absorbante (lange, prefolds ou couche moulée) est séparée de la partie imperméable (couvre-couche). Les langes, aussi appelées couches plates, sont des grands carrés de tissus, simple épaisseur, qu’on plie nous même et qu’on installe autour de bébé. Ce sont les bonnes vieilles couches que nos grands-mères utilisaient. À moins d’un caca explosif, les couvres-couches peuvent être utilisées plusieurs fois avant d’être lavées. On peut donc en avoir moins pour une même quantité de changes.
Mon lot de voyage
Vous voyez sur la photo environ la moitié de mon lot de voyage, soit 6 changements de couches. Je sais que ce sac ne peut stocker que 2 couches TE1 ou à poche. Ma sélection est donc gagnante et compacte!
Au total, j’ai amené…
- 5 langes avec 5 inserts variés (pour une absorption maximale au besoin)
- 2 snappis (dont un déjà perdu)
- (1) UN SEUL couvre-couche en PUL (pull-on Bummis)
- 2 couvre-couches en laine
- 4 culottes d’entrainement imperméables
- 2 Bummis
- 1 Mme & Co
- 1 MiniHip
- 2 bobettes très normales avec 2 inserts adaptés Komfi Baby (l’équivalent de culottes d’entrainement en coton)
- 1 petit wet-bag
- 2 débarbouillettes pour bébé
Bref, cela nous donne 11 changes variés. J’utilise surtout les langes + inserts + cc pour le jour. Je traîne les culottes imperméables en rechange si le cc est souillé. Sinon je les utilise pour les siestes. Le matin j’aime laisser Élie en bobettes + inserts à la maison. La nuit, nous utilisons des couches jetables. Je vous en reparlerai.
Mon pot de voyage
J’avais aussi mon traditionnel et inconditionnel pot de voyage, la Potette Plus et son insert réutilisable. Bien que nous étions en régression, j’ai réussi à l’utiliser quelques fois, surtout sur les toilettes des logements où nous restions.
Deuxième considération : le lavage
29 août 2018. Avant de partir, je ne me souvenais pas trop si on avait des laveuses et sécheuses dans nos logements en Europe. C’est très fréquent ici de devoir aller au lavoir! Mais je n’étais pas plus inquiète que ça. Dans les derniers mois, je me suis familiarisée avec le lavage à la main, même si au final je n’ai pas fait le Flats and Handwashing Challenge en mai.
Notre défi était surtout qu’on moment de partir, nous étions en plein dans une régression d’HNI incluant le retour du caca en couche. Encore aujourd’hui, on en attrape dans le pot environ la moitié du temps seulement.
Dans notre premier logement, il n’y avait pas de laveuse, ni de sécheuse. Alors je lavais nos couches et culottes d’entrainement à la main, au fur et a mesure. Pour 1-2 couches, j’utilisais l’évier. Quand j’attendais la fin de la journée (3-5 couches), j’utilisais le bain. Il suffit de reproduire votre routine habituelle : rinçage tiède, lavage chaud avec lessive, rinçage a froid, extra rinçage, etc. On laisse tremper quelques minutes, on brasse un peu (ou on piétine!) et on passe au cycle suivant.
Je suspendais pour sécher. Avec le soleil et la chaleur de la Bavière, ce n’était jamais très long, surtout que les langes n’ont qu’une seule épaisseur de tissus. Et en lavant au fur et à mesure, je n’étais jamais à court de couches.
Côté savon, j’ai trouvé le Ariel qui est l’équivalent européen du Tide en poudre. Ça fait très bien l’affaire!
Méthode de lavage du caca
Pour le caca, j’ai commencé à faire quelque chose que je n’aurais JAMAIS cru faire : je les rince directement dans la toilette. D’autres gens font ça ici???
Je sais que ça sonne comme la chose la plus dégueu du monde, mais c’est franchement pas si pire. Il faut dire aussi que les couches plates sont beaucoup plus faciles à laver, puisqu’elles se déplient. Voici comment faire.
D’abord je secoue le lange au dessus de la toilette. D’habitude le gros va tomber tout seul (surtout si le caca est ferme ou si la couche a été entreposée, on dirait que ça continue d’absorber, ce qui assèche le caca et fait qu’il est plus facile de le décoller SANS Y TOUCHER). On flushe une première fois.
Après ça, je prend mon lange par les coins et je le trempe dans la toilette, le sors, le remets, le sors. Ainsi de suite quelques fois, ça fait décoller les morceaux qui pourraient rester. On flushe une seconde fois.
Si le lange a encore besoin, je le laisse tremper dans la cuve quelques minutes. Après, je secoue mon lange, je l’essore (rendu là il n’y a plus vraiment de caca) et on passe au lavage (donc mes mains sont propres, faites vous en pas). Les taches partent bien au lavage, même à la main.
Ça semble être plusieurs étapes fastidieuses, mais quand on le fait ça prend quelques minutes seulement. Évidemment, c’est beaucoup plus simple d’offrir le pot et de NE PAS avoir de caca à laver, mais comme nous étions encore en pause du pot au début de notre voyage, j’ai dû innover!
Une autre option aurait été le lavoir, mais à 4 euros le lavage et le besoin de laver au deux jours notre petit lot de couches, ce n’était pas dans notre budget. Pour vous donner une idée : j’ai même lavé notre linge à la main!
Ici dans notre deuxième logement à Munich, nous avons une laveuse, alors je l’utilise! Pas de sécheuse par contre. On met tout sur un rack et c’est sec le lendemain matin. Les langes sont non seulement plus faciles à laver, elles sèchent aussi en un rien de temps! En moins de 30 minutes parfois…
Bref, laver des couches en voyage, ce n’est pas si difficile que ça. Ça reste plus économique, plus écologique et j’irais même jusqu’à dire plus pratique que des couches jetables!
Demi-HNI en randonnée : comment gérer un caca loin de la maison
7 septembre 2018. Hier nous avons fait une petite randonnée en plein air. Près d’où nous sommes à Schwäbish-Hall en Allemagne, il y a une colline qui s’appelle l’Einkorn (la Licorne). Avec Élie en porte bébé, ma mère et moi avons pu monter jusqu’au sommet (510 mètres). Nous y avons trouvé une belle vue, des bancs, un parc pour enfants, les ruines d’une ancienne église et, évidemment, un biergarten!
Alors nous sommes restés un peu au sommet. Je me doutais bien qu’Élie allait faire caca, parce qu’il ne l’avait pas encore fait de la journée. Mais je lui avais quand même mis une couche lavable. Comme je vous l’ai expliqué récemment, je continue l’utilisation des couches lavables malgré notre régression en HNI.
Au moment où je m’éloigne pour aller cueillir des prunes (autre chose que j’adore de l’Allemagne, il y a des arbres fruitiers partout!), je vois Élie qui semble incommodé. Il secoue les bras, grimace. Au début, je pense qu’il y a une guêpe autour de lui, parce qu’il y en a vraiment beaucoup ici… Mais là je le vois lever son gilet, s’accroupir et forcer du visage.
Eh merde.
Je reviens vers lui : Élie as-tu envie de caca? As-tu déjà fait ton caca?
Je baisse ses pantalons et sa culotte imperméable, je détache sa couche plate pour voir un caca assez ferme en voie d’expulsion. Désolé des détails si graphiques, mais aviez-vous déjà pensé au fait que les couches causent une résistance physique à l’évacuation des selles? C’est beaucoup plus facile d’expulser un caca quand il n’y a pas un tissus qui le retient et l’empêche de tomber au sol ou dans un endroit approprié (pot, toilette).
Toujours est-il que j’ai pris mon garçon, maintenant âgé de plus de 20 mois dans la position classique HNI. Heureusement personne n’étais autour alors il a pu continuer ses affaires tranquillement. J’ai pu facilement ramasser sa commission avec un mouchoir (sur la photo au centre). La première partie n’avait pas du tout collé sur la couche (à gauche) et je n’ai eu besoin que d’une lingette pour le nettoyer (à droite).
Bref, malgré nos difficultés en HNI ces temps-ci, je continue de penser que c’est bien de rester à l’affût des besoins de notre bébé et de tenter de l’assister comme on peut. Je pense qu’il aurait été inconfortable et aurait eu de la difficulté à faire ses choses si je n’avais pas enlevé sa couche.
J’étais bien contente d’avoir mis une couche lavable ce matin là malgré tout. Les seuls déchets produits ont été un mouchoir, une lingette et le caca en question, plutôt qu’une couche jetable qui prendrait à elle seule des siècles à se décomposer. (Je dis ça mais j’en utilise quand même pendant notre voyage… je vous explique ça bientôt.) Au final, la couche n’était même pas souillée de caca, nous avons pu la ramener dans son wet-bag sans qu’elle nous dérange.
Des couches jetables, aussi
Le dernier point que je veux soulever est que notre utilisation des couches lavables en voyage n’a été possible que parce que nous avions aussi des couches jetables à notre disposition. Nous les utilisions la nuit et pour nos escapades de fin de semaine.
Les couches de nuit sont beaucoup plus volumineuses et souvent difficiles à laver, car plus imbibées de pipi, plus longtemps. Même chose pour nos expéditions de 2 jours (à Berlin et à Strasbourg) : impossible de traîner des couches avec nous, puisque nos bagages étaient encore plus limités, et aussi de les laver pendant un si petit séjour dans une ville.
Bref, nous avons fait notre effort pour la planète, sans nous fixer d’objectifs dépassant nos capacités.
Le mot de la fin : une expérience à refaire
Alors, quel bilan puis-je tirer de ce voyage en Allemagne avec des couches lavables? Je le referais n’importe quand! Autant visiter ce beau pays que partir en voyage avec des couches lavables!